CAVL Lettre d'info n°49
Centre Audiovisuel Liège asbl |
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L’éditorial de la Lettre d’Info précédente portait notamment sur l’édition par le C.A.V. d’un tiré-à-part de notre médiathèque, intitulé « EAM/EPC, même combat », exploitant les convergences entre ces deux domaines d’apprentissage. Le document a suscité curiosité et intérêt, auprès de nos collègues, ainsi que l’approbation sans réserve de plusieurs responsables politiques et pédagogiques. De nouvelles références viendront enrichir une deuxième édition prévue pour la fin de cette année.
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Une bonne moitié des unités d’acquis d’apprentissage (U.A.A.) du CPC contiennent des références explicites à des thématiques qui fondent l’EAM. Il importe de les identifier et de les exploiter dans leur nouveau contexte, en leur donnant une nouvelle cohérence. Celle-ci, dans un tout premier temps, doit pouvoir être conciliable avec les contingences organisationnelles que réclame chaque réseau d’enseignement, sachant aussi que ces contingences vont évoluer. Notre profonde conviction, en effet, est que les 24 U.A.A. viendront, tôt au tard, structurer un parcours disciplinaire commun à tous les élèves. C’est d’ailleurs déjà actuellement le cas dans certaines écoles officielles (voir notamment l’organisation mise en œuvre par l’A.R. d’Esneux, où tous les élèves du cycle supérieur ont opté pour le CPC).
Une telle perspective doit nous inviter à aller à la rencontre du référentiel et du cursus de formation que celui-ci structure. Pour ce faire, nous devons arriver à nous décentrer en faisant abstraction d’un certain nombre de connaissances et de savoirs fermés sur eux-mêmes, car dans l’esprit du référentiel, ils doivent « se (re)construire et se (re)configurer au fil des activités d’application et de transfert ».
Il nous parait qu’en EAM également nous devrions nous inspirer plus souvent de cette (re)construction et de cette (re)configuration de nos savoirs et de nos savoir-faire, de nos attitudes et stratégies, car nous nous trouvons aussi sur un terrain extrêmement mouvant où rien n’est jamais acquis, où tout doit sans cesse être remis en question. Les progrès technologiques, l’émergence d’une école numérique qui vient modifier profondément les processus d’apprentissage et d’évaluation, l’évolution des mentalités et des pratiques de nos élèves, la priorité accordée dorénavant à la dimension sociale dans la communication médiatique, sont autant de facteurs qui doivent constamment moduler nos « certitudes » et nuancer notre regard de formateur en EAM.
Sur ce plan, la rencontre entre EAM et EPC doit nous obliger à redéfinir le champ d’application où nous avons pris l’habitude d’évoluer, à repenser nos activités didactiques à partir d’enjeux sociaux, culturels et (inévitablement) politiques en mutation. En d’autres termes, nous sommes convaincu que cette convergence avec l’EPC peut représenter pour l’EAM une réelle opportunité de se ressourcer et peut-être même de remettre à niveau certains modèles qui nous sont chers, en revisitant systématiquement des activités devenues peut-être un peu trop « classiques » et des territoires que nous pensions avoir « colonisés ». Ainsi l’EPC nous apporte à la fois des concepts et des attitudes que nous aurions intérêt à intégrer dans notre pédagogie et à développer collectivement au sein de nos classes, dans le cadre de pratiques d’analyse et de production médiatiques. Nous pensons, par exemple, au questionnement, à la mise à distance de prétendues évidences, à la problématisation, à l’inventivité, à un autre regard pour épouser d’autres points de vue, autant de valeurs qui doivent nourrir le débat démocratique et l’engagement maintes fois préconisés par l’EPC. Ceci nous obligera certes à nous départir d’un jargon, qu’on nous reproche à juste titre et trop souvent, et à sortir d’une bulle conceptuelle parfois très éloignée des réalités du terrain de la classe.
Il nous semble aussi que la société ultra-connectée vers laquelle nous nous dirigeons réclame, dès à présent, une réactualisation des compétences en EAM impliquant, par exemple, de nouvelles perspectives langagières notamment dans le domaine de la créativité et des arts numériques. Mais on ne pourra pas non plus faire l’économie d’une réflexion sur des perspectives socio-politiques qui prennent en compte le développement de la citoyenneté dans l’environnement numérique.
Nous regrettons, par ailleurs, qu’éducation aux médias et éducation à l’information ne soient pas chez nous réunies dans un même concept intégrateur, qui aurait le mérite de mieux articuler les deux domaines, comme cela est le cas en France avec l’EMI. Et, soit dit en passant, comme cela est également le cas dans le cours d’EPC (avec l’UAA 2.2.2.)… Michel Clarembeaux Depuis janvier 2018 (Lettre d’Info n°48), trois ouvrages récents sur les médias ont fait l’objet d’une recension, qui se trouve sur notre site. Nous les évoquons ici par le biais d’abstracts. Pour les analyses complètes, cliquez sur le titre de l'ouvrage qui vous intéresse.
M. Cl. |