CAVL Lettre d'info n°37
Centre Audiovisuel Liège asbl |
Editorial - Menaces de délocalisation - Concours vidéo 2016 : inscriptions clôturées - Médiathèque : nouveau tiré-à-part sur le handicap- Nouvelle animation : « Lors de crises humanitaires, la photographie peut-elle changer les mentalités? » - Ouvrages récents Si le contenu ne s'affiche pas correctement, cliquez ici
Rarement un début d’année scolaire aura-t-il, pour nous, été aussi fécond en animations et en demandes d’interventions, tant dans les écoles que dans le monde associatif. Il faut ajouter que la plupart de ces actions concernent la fréquentation des réseaux sociaux par les jeunes et la gestion institutionnelle de quelques dérives ponctuelles dues à des comportements discutables ou irresponsables sur la Toile.
On conviendra aisément que la transition numérique de notre société ne cesse de s’affirmer, chaque jour et dans tous les domaines. Son implantation dans l’univers scolaire est devenue une réalité qui se traduit par une modification de l’environnement quotidien des classes, mais aussi et surtout par un ensemble de nouvelles dynamiques d’enseignement-apprentissage et par l’émergence de nouvelles relations entre les acteurs de l’Ecole. La posture classique du « maître » face à l’élève a été fondamentalement modifiée en moins de vingt ans. |
L’excellence individuelle subsiste, mais elle se fond dans un travail collaboratif et dans la philosophie participative qu’elle doit alimenter. Parallèlement, l’accès aux ressources pédagogiques s’est démultiplié, diversifié, mais il nécessite aussi de nouveaux réflexes de la part de chacun et, dans le chef de l’enseignant ou de l’animateur, de nouvelles compétences, qui doivent tôt ou tard conduire à un repositionnement méthodologique global.
Et c’est peut-être ce « tôt ou tard » qui pose problème. Car l’adaptation à la nouveauté – qu’elle soit technique, informationnelle ou sociale – suppose des rythmes très différents d’appropriation. Pour beaucoup, un décalage apparaît et, avec lui, l’obligation de « gérer » des objets hybrides. Avouons qu’une telle position n’est pas nécessairement confortable ni simple à assumer et qu’elle requiert la détermination de chacun d’établir un langage commun, une base de réflexion et un cadre d’action qui incorporent les mêmes valeurs.
Dans un milieu philosophiquement et culturellement hétérogène comme celui dans lequel notre profession s’exerce, cette même « longueur d’onde » n’est pas une évidence.
Il n’est donc point étonnant que d’aucuns parmi nous se sentent en porte-à-faux par rapport à la nature même de leur métier et à un public qu’ils ont l’impression de ne plus identifier clairement.
Il n’est pas non plus surprenant que dans de telles situations, l’individu ou l’institution fasse appel à un médiateur ou, plus simplement, à un regard extérieur. Les animations organisées dans une classe ou une maison de jeunes, remplissent souvent ce rôle. Et peut-être sont-elles effectivement plus efficaces dans le contexte que nous évoquons que l’une ou l’autre journée de formation initiale ou continuée, programmée et conçue par un opérateur qui se doit de respecter des contraintes et d’échapper à une trop grande spécificité dans les thèmes qu’il aborde et dans la façon de les aborder.
Par définition, une animation se négocie avec le ou les demandeurs. Elle se construit sur un contrat de confiance mutuelle et informelle, qui entraînera d’ailleurs une évaluation immédiate, sur la base des réactions suscitées et des premiers résultats obtenus. Une animation, dans la majorité des cas, reposera sur des aspects de savoir-faire ou de savoir-être. L’animation s’inscrit habituellement dans le cadre d’un projet pédagogique et, même si elle est ponctuelle, elle vient s’intégrer à une séquence d’activités et passe par une obligation de résultat.
L’animation qui a trait à une facette de l’ « école numérique » correspond bien à ces critères. Qu’il s’agisse de proposer et de débattre avec des futurs enseignants d’une stratégie didactique convoquée par le TBI dans telle ou telle discipline, d’une application avec tablette de l’analyse créative au cinéma ou en presse écrite, d’un dérapage sur les réseaux sociaux avec des élèves du secondaire supérieur, ou encore d’une configuration de son identité numérique pour sa page Facebook…
Ces séances durent habituellement deux heures, mais elles sont modulables et peuvent couvrir une demi-journée. Elles se donnent dans les locaux de l’institution demanderesse ou dans les installations du CAV, en fonction de l’équipement qu’elles requièrent ou de contingences de déplacement. L’essentiel, on l’aura compris, est d’éviter les solutions « prêt-à-porter », qui ne peuvent ici convenir.
Par définition, une animation implique une écoute, une décentration et une réponse concrète à des attentes clairement explicitées. Il va de soi que la présence conjointe de l’enseignant ou de l’animateur et de son public scolaire ou associatif est une condition première du succès de ces animations, de leur pertinence et de leur efficacité en termes de contenu. Une animation n’a rien à voir avec l’occupationnel et n’oublions pas qu’elle doit contribuer aussi à tisser des relations plus fluides au sein du public concerné. Sa dimension sociale est un facteur prédominant de réussite.
Si nous avons évoqué ici le profil d’une animation ponctuelle ou en séquence, nous voulons rappeler que les animations les plus riches, en termes d’acquisition de compétences médiatiques pour l’élève, se rencontrent habituellement dans le cadre d’appels à projets. Nous pensons, par exemple, aux projets sélectionnés par la Cellule Culture-Enseignement ou à ceux retenus par le CSEM.
La mise en œuvre de tels programmes, conjointement par un opérateur culturel et un groupe d’élèves du fondamental ou du secondaire, implique toujours une progression phasée sur plusieurs mois et sur la résolution d’un ensemble de tâches-problèmes calibrées en fonction du rythme de la classe.
Dans notre prochaine Lettre d’Info, nous vous présenterons précisément un projet « durable » réalisé sous la forme d’un webdocumentaire par les élèves d’un cours de sciences sociales autour de la thématique de la radicalisation.
Michel Clarembeaux
Un mot des menaces de délocalisation que nous avions évoquées dans la précédente « Lettre d’Info »… Elles n’ont pas vraiment disparu, mais après notre pétition sur le Net, après une campagne d’information à l’égard de nos mandataires communaux, après aussi des interpellations au Conseil, l’heure est à la négociation. Nous espérons que celle-ci nous permettra de ne pas quitter l’immeuble qui nous héberge. Merci encore de votre intérêt et de votre soutien.
Concours vidéo 2016 : inscriptions clôturées
Par ailleurs, le « best of » des vidéogrammes reçus au cours des dix premières années a été réalisé par Marc Malcourant. Il est accessible en ligne ici (nom d'utilisateur : concours - mot de passe : cvcompilation) et fait également l'objet d'une édition DVD.
Médiathèque : Personne handicapée ou personne extra-ordinaire?
Nouvelle animation : « Lors de crises humanitaires, la photographie peut-elle changer les mentalités ? »
Durant le mois de septembre, le CAV Liège a été invité au Lycée provincial Jean Boets par une de ses enseignantes afin de traiter toutes ces questions et bien d'autres avec une classe de 6ème en techniques sociales. L'enseignante en question, préoccupée par ce genre de traitement de l'image, nous a demandé d'intervenir dans la foulée de l'actualité des réfugiés et, plus précisément, de la photographie-symbole du petit Aylan.
Cette activité s'est inscrite dans le cadre plus vaste d'un voyage au Burkina Faso que l'enseignante prépare avec certains de ses élèves. Une des volontés de l'enseignante était d'outiller le regard des élèves en leur faisant prendre conscience du caractère construit des images et du rôle que peut avoir le spectateur face à elles pour en déjouer les pièges (représentations induites, confusion avec la réalité, manipulation de l'opinion…). Linda Doria Depuis septembre 2015 (Lettre d’Info n°36), trois ouvrages récents sur les médias ont fait l’objet d’une recension, qui se trouve sur notre site. Nous les évoquons ici par le biais d’abstracts. Pour les analyses complètes, cliquez sur le titre de l'ouvrage qui vous intéresse.
M. Cl.
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